lundi 21 janvier 2008

Back to the city

Le Belge retourne en ville

Il est plutôt rare, lorsqu’on évoque un sujet aussi concret que le prix du logement, de faire référence à la terminologie des géographes ou des sociologues. Cette fois, impossible d’y échapper, tant les constats du bureau d’études immobilières anversois Stadim sont révélateurs d’un mouvement de fond dont on parle depuis longtemps: le retour en ville.

(mon argent) - Ce retour prend en Belgique une forme particulière qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs. La ville attire de plus en plus - le succès et la hausse des prix dans des villes comme Gand et Liège entémoignent -, mais le processus est «ondulant». Les prix progressent par vagues d’amplitude très différente. Les hausses de prix sont fortes en ville, moins dans une première couronne, puis à nouveau fortes dans la couronne suivante, et ainsi de suite.

Les progressions marquantes

Avant d’aborder ce phénomène d’ondulation, jetons un oeil aux prix. En ville ils ont sensiblement progressé ces dernières années (voir tableaux). Un doublement sur 10 ans est la règle générale. Sur l’année 2007 (chiffres à fin septembre), les hausses à deux chiffres ne sont pas rares. Mais les divergences sont notables. Si l’on met à part le cas de Bruxelles - dont la tête est dans les nuages européens -, bien des clichés du genre «les prix n’augmentent pas dans le Hainaut» ou «les villes flamandes deviennent inabordables» ne résistent pas à l’épreuve des chiffres.

Par exemple, le prix des appartements a baissé l’an dernier dans cinq villes flamandes:

  • Turnhout
  • Bruges
  • Roulers
  • Hasselt
  • Genk

On ne peut exclure l’un ou l’autre accident statistique, mais il y a gros à parier que ce phénomène est lié à l’augmentation de l’offre.


En revanche, les prix des maisons unifamiliales ont fort monté l’an dernier dans certaines villes du Hainaut. Davantage même qu’à Bruxelles ! Ainsi, les prix des unifamiliales ont progressé de 14% à Mons, de 13% à La Louvière et de 11% à Tournai. L’intérêt des Français pour la cité de Clovis explique peut-être l’envolée des prix mais ailleurs, il s’agit bien d’un phénomène wallon. A Liège, d’ailleurs, les prix ont aussi progressé de 13%. Aucune ville flamande ne fait aussi bien. Bruxelles n’est pas mieux lotie. Une exception en Wallonie: à Arlon, où l’on ne parle que de l’invasion des gros salaires luxembourgeois, les prix se sont tassés!

Phénomène de rattrapage
Bien évidemment, il faut tenir compte de l’inertie des prix. Lorsqu’ils ont déjà fort monté, ils peuvent logiquement plafonner. Mais ce n’est pas toujours vrai. Ainsi, Bruxelles est quasiment deux fois plus chère que la plupart des villes wallonnes, où les prix ont progressé à toute allure en 2007 (voir plus haut). D’un autre côté, certaines villes de Flandre, ou plutôt certains marchés de certaines villes de Flandre, sont quasiment au même niveau que la capitale. C’est le cas des appartements à Bruges mais… les prix y sont en baisse alors qu’à Bruxelles, ils continuent à progresser. Bref, si les prix dans les villes progressent plus vite qu’ailleurs, chaque marché urbain a ses particularités, notamment liées au profil de ceux qui s’y installent et à la nature des biens qui proposés.

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Source : L'Echo

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