lundi 7 juillet 2008

A qui le tour ?

Pourquoi personne ne veut des cartes Ikea de General Electric

26/06/2008 16:32

General Electric n'est pas qu'un géant énergétique : il est également leader des cartes de crédit «marquées», du genre Ikea, Wal-Mart et Chevron. Une activité dont il tente de se séparer... en vain jusqu'à présent.

Les cartes de crédit de General Electric valent 30 milliards de dollars mais ne semblent tenter personne, selon le Wall Street Journal. Mise en vitrine, cette activité dispose pourtant d'une part de marché de presque 40 % dans le segment des cartes «marquées» Ikea, Wal-Mart et autres Chevron.

Problème : les impayés se multiplient. Ce n'est guère une surprise, puisque les private-label cards enregistrent traditionnellement des taux de perte supérieurs aux cartes d'usage général. En outre, elles ciblent une clientèle nettement moins fortunée, donc plus encline à rencontrer des problèmes de remboursement. Et lorsqu'elle accumule les dettes, elle préférera naturellement placer ces factures en bas de la pile, en dessous des avis d'American Express et Visa.



En Belgique aussi, les cartes de crédit des magasins sont une considérable source d'endettement des ménages. Ceux-ci ont accumulé 1,37 milliard d'euros de dette par leur biais, selon des chiffres du SPF Economie, soit une hausse de 13 % par rapport à 2006 et de 50 % par rapport à 2000. «Les magasins sont souvent moins sévères que les banques», souligne à ce sujet l'association de défense des consommateurs Test-Achats. «En outre, ils tentent d'attirer les clients plus faibles financièrement.»

Les cartes de crédit qui n'émanent pas des banques représentent 65 % des quelque 4 millions de crédits ouverts via des cartes en Belgique. Il s'agit pour une grande part des cartes de crédit proposées par les supermarchés comme Carrefour, des chaînes de distribution comme la Fnac et Krëfel, ainsi que par les sociétés de vente par correspondance comme La Redoute.

General Electric : pourquoi JPMorgan Chase jette l'éponge

Cela explique pourquoi JPMorgan Chase, en qui l'on voyait l'acquéreur le plus probable, aurait récemment jeté l'éponge. D'autres entreprises dotées de larges portefeuilles de cartes de crédit, les Citigroup, Bank of America et autres Capital One Financial Corp, ne feront sans doute pas d'enchère : leurs propres tourments leur suffisent, pour le moment.

Cette difficulté à trouver un repreneur tombe au pire moment pour GE, qui tente de revendre pour 50 milliards de dollars d'actifs cette année. Le groupe a enregistré une chute surprise de son bénéfice trimestriel : - 5,9 %. De quoi doucher les analystes et les investisseurs et, partant, l'action General Electric, qui connaissait sa plus grande braderie en Bourse en plus de deux décennies.

«Nous avons reçu un intérêt fort de la part de multiples acteurs, tant aux Etats-Unis qu'en dehors», nuance Robert Rendine, porte-parole de GE Money. «Nous comptons bien boucler cette opération en 2008.» GE Money est l'une des six divisions principales de General Electric et le plus important émetteur de store-branded credit cards au monde.

Il semblerait que GE n'en tire par un très bon prix quoi qu'il arrive. La prime par rapport à la valeur de son portefeuille (30 milliards de dollars) ne devrait pas atteindre deux chiffres.

General Electric veut réduire sa dépendance envers les services financiers

Jeffrey Immelt, président et CEO de General Electric, tente ainsi de réduire la part des revenus qui émane de ses divisions financières. Les investisseurs, en effet, tentent à mieux valoriser les entreprises industrielles. Or, l'an dernier, les activités financières de GE ont assuré 44 % de son revenu net...

Fin mars dernier, GE a revendu à American Express ses cartes corporate pour 1,1 milliard de dollars en cash. AmEx s'est engagé à refinancer la dette - 1 milliard de dollars environ - liée aux encours de cette activité. Une section qui a crû de 18 % chaque année durant le dernier lustre.

L'intérêt pour AmEx ? Les plus de 300 entreprises clientes de GE, dont la plus importante reste... General Electric elle-même. Une clientèle corporate bien attrayante, comparée aux consommateurs privés américains qui ne remboursent plus, et en masse, leurs crédits.

Au même moment, General Electric échangeait des actifs avec Banco Santander pour une valeur totale de 1 milliard de dollars. En gros, la première institution bancaire espagnole troquait la banque d'investissement italienne Interbanca contre les activités de financement des particuliers et PME de General Electric en Autriche, Allemagne et Finlande, ainsi que de crédit automobile au Royaume-Uni.

Vincent Degrez

source : Trends.be


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