dimanche 26 octobre 2008

Resources Humaines

Le DRH doit devenir le fou du roi 

Pour Chris Verougstraete, la fonction de DRH doit revêtir une dimension éthique propre à faire de lui la conscience de l’entreprise.

Juriste et titulaire d’un MBA de la Vlerick Management School, Chris Verougstraete (58 ans) a derrière lui une longue expérience en tant que directeur des ressources humaines dans les plus grandes entreprises : Sabena, Monsanto, Alcatel, Alstom à Paris, Interbrew et Reuters à Londres…

Lui qui s’est arrêté il y a trois ans pour s’offrir un vieux rêve et reprendre des études de philosophie à la VUB, revient pour nous sur sa carrière et sa vision d’une fonction en pleine mutation.

Vous avez couronné votre carrière de DRH par le prix « UK Excellence in HR Change Management Award 2005 ». Dans quel contexte l’avez-vous remporté ?

C’est un prix d’excellence anglais comparable à l’élection du DRH de l’année par les professionnels, journalistes et consultants en Belgique. Nous avons reçu le prix pour le turnaround culturel et le rôle de support, catalyseur et moteur joué dans le processus de changement mis en oeuvre chez Reuters, qui était alors en grande crise. On a licencié 3 000 personnes, on en a engagé 1 500 et tous les systèmes RH ont été revus en fonction du défi que constituait la survie de la boîte. Un changement fondamental. Outre que culturel, le turnaround fut général : technique, commercial et financier. Suite à cela, le prix de l’action a quadruplé en deux ans !

Quels étaient les problèmes de Reuters?

Reuters a été une société très 'successful', très anglaise dans sa culture, impériale, arrogante, cérébrale, et qui a gagné un argent bête, jusqu’à ce que Bloomberg commence à lui manger son déjeuner et lui faire concurrence. Reuters n’avait pas l’habitude de penser client – eux savaient mieux que le client lui-même ce dont il avait besoin. Puis la bulle a éclaté, en 2002. Le cours est tombé en dessous de la livre, venant de 16. Il y avait réel danger pour la survie de la société. Le nouveau CEO, Tom Glocer, un Américain, a décrété qu’il fallait changer la culture. J’avais une expérience en gestion de changement, il m’a engagé.

Comment vous y êtes-vous pris ?

Même en période de licenciement collectif, on a continué à communiquer avec les travailleurs, leur demandant ce qu’ils pensaient du leadership et de la gestion de la situation. On a davantage outsourcé et entamé les activités en Inde et Thaïlande : une révolution. Nous avons également revu tous les systèmes de performance, de formation, de communication interne, de carrière, de rémunération, etc.. On a engagé des gens plus jeunes, moins arrogants, plus internationaux, notamment des Russes, des Indiens, des Thaïs, pas seulement des Anglais ou des Américains. Les index de satisfaction des clients et des employés ont tout de suite augmenté et le résultat s’est traduit dans le cours de l’action.

On préconise d’appliquer les recettes marketing à la gestion des ressources humaines. On parle d’ailleurs du personnel comme du«5e P ». Qu’en pensez-vous?

On peut gérer le personnel avec les 4 P du marketing. Le 'Produit' serait la construction de la « capabilité » humaine dans l’entreprise, c’est-à-dire le développement des talents, des connaissances et des attitudes. Le 'Prix' serait le système de récompense. La 'Place' correspondrait à l’organisation physique du travail (par exemple l'« open space ») et à l’organisation d’une hiérarchie très«aplatie ». La ‘Promotion' enfin représenterait la communication interne. Mais en raisonnant de cette manière, j’ai l’impression qu’on met trop l’accent sur l’aspect ressource: l’homme dans la société est beaucoup plus qu’une ressource qu’on recrute ou qu’on licencie comme un outil. Il est temps d’aller plus loin. Ainsi, je substituerais volontiers à 'Personnel' le terme 'Passion', qui sous-entend un réel engagement des hommes, au sens de ‘commitment’, en anglais. Kim Cameron, professeur à la University of Michigan, a mené une étude expliquant que les plus grands indicateurs du succès d’une société sont, en cascade, le cours de l’action, influencé par la profitabilité, elle-même soumise à la croissance des ventes, qui dépend à son tour de la loyauté et de la satisfaction des clients. Tout cela est bien clair dans le chef des entreprises et fort bien compris par le marketing. Mais la loyauté du client découle à son tour de l’engagement des ressources humaines, qui résulte quant à lui de la qualité du management. Le message de l’étude du Professeur Cameron était en substance que la plupart des organisations gèrent bien les quatre premiers indicateurs mais sous-estiment les deux derniers.

La fonction RH est-elle en crise ?

Aujourd’hui, il semble y avoir une discussion sur la valeur ajoutée de la fonction. Je trouve cela inquiétant. Même s’il y a de très bons DRH qui réalisent sans doute beaucoup de valeur ajoutée, ce n’est pas ce que reflète le sentiment général. Or je suis de ceux qui croient qu’on reçoit le respect qu’on mérite. Personne ne remet en cause la valeur ajoutée des directeurs financiers, marketing ou juridiques. Il faut donc croire que beaucoup de professionnels des ressources humaines ne délivrent pas le résultat attendu. A mon avis, la fonction se focalise encore trop sur des tâches traditionnelles, comme les relations syndicales ou la paie. J’ai eu un patron qui m’a dit : arrêtez d’organiser des exercices de groupe, où tout le monde est beau et gentil, mais sans rien de concret derrière. Quand on veut mériter le respect de ses collègues, il faut démontrer qu’on apporte une réelle valeur ajoutée à la fonction.

Que suggérez-vous aux DRH?

Je crois que la fonction RH doit se focaliser sur et s’impliquer dans la stratégie, qui est une responsabilité commune de l’équipe au top. Le DRH a pour première fonction de construire la « capabilité » humaine à réaliser la mission de l’entreprise, c’est-à-dire assurer au personnel la compétence, l’attitude, et mettre à sa disposition des moyens et du pouvoir. Cela veut dire que le DRH, et ce n’est pas souvent le cas je crois, doit participer à la construction du business dans lequel il travaille et s’impliquer dans la définition de sa stratégie. Il doit avoir voix au chapitre, car il va devoir communiquer et réaliser cette stratégie.

Les DRH sont-ils préparés au changement ?

Le DRH a pour mission vitale d’être le champion du changement, plutôt que d’être une fonction conservatrice ou le policier de la boîte, qui produit 1 000 excuses pour ne pas changer. Les DRH doivent changer eux-mêmes. La valeur ajoutée est à mon avis dans le«change management ». Le monde autour de nous change, on ne réalise pas à quelle vitesse. Avec la mondialisation, les meilleurs talents ont le choix et peuvent partir à l’international. Il faut vraiment qu’on offre quelque chose aux jeunes professionnels talentueux, qui dépasse le salaire. Il faut offrir un nouveau contrat social. On demande aux travailleurs de la passion et beaucoup de travail. Mais que leur offre-t-on en retour ? Quand j’étais chez Reuters, nous avons fait un contrat social clair. Nous avons dit au personnel : « nous ne pouvons pas vous garantir un emploi à long terme dans les conditions actuelles ; vous courez un risque si la société court un risque ; la société court un risque si vous ne travaillez pas à augmenter votre valeur ; votre valeur doit excéder votre coût ». En contrepartie, nous leur avons énuméré en dix points ce qu’on s’engageait à leur offrir : des attentes claires, de la dignité et du respect, un environnement sans harcèlement, des opportunités d’apprendre, des moyens en suffisance mis à leur disposition, une rémunération équitable, pas la plus haute mais mutuellement satisfaisante, un coaching, un feedback honnête, des conseils pour progresser, des opportunités d’avancement, pas forcément dans la hiérarchie, mais dans l’expansion des talents, et enfin une employabilité continue, c’est-à-dire l’assurance d’être meilleurs lors de leur départ qu’à leur entrée dans l’entreprise. Ça, c’est traiter les gens comme des adultes, sans promesses en l’air, mais avec un engagement clair vis-à-vis d’eux. On ne manageait plus par objectif, mais par résultats : tout était mesurable, quantifiable et intégré dans la réalité des choses.

Comment voyez-vous l’avenir et les défis du DRH?

Le DRH doit devenir un businessman: il doit comprendre qu’il est là pour réaliser le business de l’entreprise, pas pour se faire plaisir, ni faire plaisir aux employés ou aux syndicats. Il faut qu’il y ait une vraie orientation résultats. Je vois de plus en plus de ‘line managers’qui vont passer par la fonction DRH pour leur développement avant de devenir CEO. Le challenge pour eux est de vraiment s’impliquer dans la stratégie technique, commerciale, marketing, financière. De même, le DRH ne doit pas avoir peur de quitter sa fonction pour s’imprégner des autres. Ensuite, je crois que l’entreprise aura de plus en plus besoin à l’avenir d’une autorité morale et éthique. C’est une opportunité pour le DRH qui devrait devenir la conscience de l’entreprise. D’abord vis-à-vis du CEO : le DRH doit devenir le fou du roi, le type dans la société qui dit la vérité et qui ne sera pas le premier à être tué. Il doit ensuite devenir le porte-parole de la société environnante. Voyez les discussions à propos des compensations et des salaires des grands patrons. J’estime que le DRH ne joue pas son rôle. Il ne devrait pas être le sous-fifre, l’exécutant du patron, mais être créatif. Il y a actuellement une mauvaise gestion, une mauvaise communication, et trop de secrets. Le fait qu’on paie deux ou trois ans de salaire à un patron qui a échoué n’est pas éthique. Si l’organisation ne se régule pas elle-même, c’est la société qui va intervenir et limiter. Le DRH doit être le garde-fou contre les excès. Il doit avoir le pouvoir d’être en désaccord et de parler. Cela demande énormément de courage et c’est la raison pour laquelle cela ne se fait pas assez aujourd’hui. Mais l’aspect moral, éthique est essentiel et constitue une opportunité pour le DRH de demain._

Propos recueillis par Françoise Antoine

Source : L’Echo DU SAMEDI 25 AU LUNDI 27 OCTOBRE 2008

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vendredi 24 octobre 2008

Débats & Opinions @ L'Écho

Ce que l’UE ne fera pas pour prévenir
une nouvelle crise financière


Avec raison, on cherche à renforcer la solvabilité des banques et la confiance interbancaire. Mais il faut s’interroger sur les causes de la crise et sur les transformations indispensables à la fiabilité du système financier. Objectifs de rentabilité démesurés, systèmes de rémunération inadéquats, usage des produits structurés abusif, opacité de l’industrie des hedge funds, suivi des risques hasardeux, etc.,plaident pour une refonte de la Banque.

En vrac, voici les causes les plus évidentes de cette défiance.

La cause principale de la crise est la dérégulation qui a détourné l’épargne collectée vers des investissements non régulés, avec un seul objectif de profit à court terme, jaugé par le seul cours de bourse. Auparavant, une banque était essentiellement un organisme qui collectait des millions de dépôts et les rentabilisait en prêtant à tous les agents économiques. Mais les objectifs de rentabilité ont été relevés à des niveaux bien supérieurs à la croissance de l’économie réelle, et inatteignables par cette seule fonction d’intermédiation.

De plus, le niveau de rentabilité attendu sur fonds propres a été fixé à des seuils incompatibles avec la rémunération « normale » du risque du banquier traditionnel, suivant, à tort, l’exemple des banques d’investissement. Les banques commerciales ont donc « rationnalisé » le niveau et l’utilisation de leurs fonds propres, et se sont tournées vers d’autres actifs plus risqués.

Les bonus payés aux dirigeants sont liés au cours de bourse, sans tenir compte d’objectifs plus qualitatifs de croissance saine et soutenable à long terme. Ceux des traders des salles de marché – perçus au cours de l’année de la transaction – portent sur l’actualisation des profits attendus de cette transaction. Ils ne seront pourtant économiquement acquis de manière certaine qu’au terme de l’opération sous-jacente, dans les 10 voire les 20 prochaines années !

Au début des années 1990, de nouveaux intervenants financiers non contrôlés sont apparus, les«hedge funds », dont l’objectif est de réaliser très vite de superprofits. Les banques leur prêtent des montants très importants, ajoutant à l’effet de levier. Un paradoxe, puisque les profils de risque des hedge funds et des banques commerciales sont diamétralement opposés!

Les agences de notation ont renforcé le caractère systémique de la crise. Elles ont accordé la meilleure notation («AAA») à quelque 5000 fonds d’actifs complexes et subprimes, alors que seules 5 entreprises privées américaines en bénéficiaient. Il ne s’agit donc pas d’une erreur de jugement mais bien d’une escroquerie planétaire. Rappelons que ces agences ont dégradé Fortis Banque, en dépit du bon sens, le lendemain de l’entrée de trois États dans son capital…

Les nouvelles normes comptables et réglementaires ont aussi joué un rôle néfaste, en imposant la valorisation des actifs à leur valeur de marché. Elles paraissent avoir été adoptées dans l’idée qu’une chute générale des marchés était devenue improbable…. Bâle 2 pousse aussi à l’imprudence, en favorisant les produits à haute rentabilité, et en s’appuyant sur des modèles non encore testés.

QUELLES MESURES ANTICRISES?

Il faut d’abord imposer aux banques commerciales le retour à des objectifs de rentabilité plus raisonnables et leur interdire des prises de risques inconsidérées. Le «bon sens paysan» doit prévaloir en matière de règles prudentielles basées sur les modèles statistiques, aussi perfectionnés soient-ils.

Il faut les ramener à leur premier rôle d’intermédiaires financiers, collecteurs de dépôts et de premiers prêteurs des agents économiques. Il faut donc strictement limiter le droit des banques de « jouer » avec leurs propres fonds sur les produits structurés, les participations au capital des entreprises et les autres produits à très haut rendement.

On pourrait imposer aux banques de pondérer chacun de ces produits à 50% dans le calcul de leurs fonds propres réglementaires (contre 8% selon Bâle 1) et leur interdire d’y consacrer plus de 10% du total de leurs fonds propres.

Il faut faire la différence entre les usagers des produits structurés : ceux dont la spéculation, le placement à risque, est l’objectif même ou l’un des objectifs, et ceux qui n’ont pas ou ne peuvent pas avoir cet objectif.

Il faut interdire aux institutions non supervisées d’intervenir sur les marchés de valeurs et pour les banques de traiter avec elles. On pourrait aller jusqu’à rendre invalides dans l’Union européenne (UE) les actes juridiques passés dans des juridictions de complaisance.

Les rémunérations liées aux résultats devraient être canalisées. Le danger de ce type de rémunération est que son bénéficiaire reçoit un incitant unilatéral : on rémunère le succès mais on ne pénalise jamais l’échec. On incite donc à la prise de risques élevés. Même s’ils se traduisent par des i n s t r u m e n t s boursiers (options d’achat ou actions par exemple), ces bonus devraient se rapprocher de ceux des commerciaux, qui intègrent davantage une évaluation de la performance sur le plus long terme.

La fonction « Crédit », sorte de garde-fou interne, ne pourrait pas dépendre du CEO (auquel on reconnaît d’abord le rôle de « locomotive commerciale ») mais bien du conseil d’administration de la banque.

Si la banque applique une politique de rémunération variable, elle devrait rémunérer de cette manière non seulement les commerciaux et les traders mais aussi les managers et les analystes crédit en fonction des résultats à long terme de la banque, avec un incitant particulier sur le niveau des pertes et provisions. Les risques doivent faire l’objet d’un contrôle interne et externe efficient.

Chaque banque doit mettre en place un système informatique performant d’enregistrement de ses risques qui doit permettre de donner à chaque instant le profil de son risque («on line »). L’autorité de contrôle doit y avoir accès et pouvoir relever l’instantané détaillé des risques de chaque institution.

Tous les risques pris par les banques doivent avoir fait l’objet d’une analyse interne (interdiction de la simple référence à une notation externe).

Une directive européenne devrait supprimer la validité de toute clause des conventions de crédits et autres transactions financières des banques qui se réfèrent pour leur déclenchement à une notation externe.

Les règles comptables devraient être revues et corrigées : Interdiction de l’anticipation de bénéfices futurs (au moins 80 % des rémunérations liées à un produit devraient être étalées dans le temps en fonction de son profil de risque); les actifs détenus par les banques ne pourront plus voir leur valorisation liée automatiquement à l’évolution d’un cours de bourse (une évolution négative d’un cours de bourse peut rester évidemment le déclencheur d’une révision du rating interne des produits liés) ; révision des normes de référence : ni Bâle 1 qui pêche par excès de simplicité, ni Bâle 2 qui pêche par excès de sophistication.

L’UE doit imposer ses règles de prudence dans son espace économique. Il est impossible d’atteindre et impensable d’attendre un accord mondial sur ce sujet. Les banques et autres institutions extra-européennes qui relèvent d’espaces juridiques aux normes prudentielles non équivalentes devraient donc être frappées d’une mesure prudentielle discriminatoire.

Ces mesures s’imposent d’évidence. Et pourtant il est fort peu probable qu’elles soient adoptées.

Ce qui se trouvera sur le chemin des mesures à prendre c’est l’importance du secteur bancaire et financier pour les plus grandes et les plus développées des économies de la planète.

Il faut imposer aux banques commerciales des objectifs de rentabilité plus raisonnables et leur interdire des prises de risques inconsidérées.

Marie-Victoire de Groote, Christophe De Winter, Thierry Josz,
Cadres chez Fortis s’exprimant à titre personnel.


source : L'Echo n° 212 du 24 octobre 2008

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mardi 21 octobre 2008

Fortis aujourd'hui, Dexia demain, KBC après-demain ?

A qui se fier aujoud'hui ? 

Travailler chez Fortis, ce n’est pas évident. Vous travaillez depuis une vingtaine d’années dans une agence, un business centre ou un département de crédit, où vous effectuez les opérations bancaires de base : collecter des dépôts, fournir des crédits, gérer les relations clientèle, faire des placements. Vous travaillez dur et votre département engrange des bénéfices. 

Vous êtes un employé loyal et vous avez souscrit aux nombreux plans d’actions de la banque et acheté, contre monnaie sonnante et trébuchante, des actions Fortis à un prix présenté comme avantageux. Sur toute la durée de votre carrière, cela représente des milliers, voire des dizaines de milliers d’euros. Cet investissement constitue l’essentiel de votre épargne mais vous y croyez. 

Si vous avez grimpé assez haut dans la pyramide des fonctions, vous participez même à un plan d’options, pour lequel vous avez payé des centaines d’euros d’impôt à titre de précompte sur la plus-value future. Comme vous possédez des actions, vous détenez également un warrant vous permettant de souscrire à des augmentations de capital, ce que vous faites sans hésiter, convaincu par l’ardeur de chacun au travail et la bonne marche des opérations. 

Ce sort, vous le partagez avec environ dix mille de vos collègues, qui comme vous ont acquis des actions Fortis au fil du temps. Vous êtes dans l’arène de la concurrence quotidienne entre les banques et vous donnez le meilleur de vous-même. 

L’achat d’ABN AMRO n’a rien à voir avec votre travail. Vous ignorez tout de la constitution très rapide d’un portefeuille de crédits structurés par un groupe de jeunes loups de la finance avantageusement rémunérés, qui, au printemps déjà, ont quitté le navire en perdition. 

Et soudain, c’est la dévissée financière. Le démantèlement de la banque, que préfigurait déjà son logo, s’accomplit au pas de charge. Vous ne pouvez qu’assister aux événements. 

Le vendredi 26 septembre, vous rassurez encore vos clients sur la solvabilité de la banque et sur sa position en liquidités ; le dimanche 28 septembre, elle est en partie nationalisée. Le vendredi suivant, le 3 octobre, vous espérez une reprise pendant la matinée mais, dans la soirée, vous entendez que le gouvernement néerlandais a nationalisé la partie néerlandaise du groupe pour éviter la ‘contagion’ par la partie belge. Et là encore, vous espérez que la partie belge saine tiendra le coup. Le dimanche 5 octobre, vous êtes bradé à BNP Paribas. Le mardi 14 octobre, comme vous aviez commencé à le soupçonner, il apparaît que le gouvernement vous a refilé une action sans valeur et qu’il a utilisé la crise pour acquérir en partie sur votre compte, un paquet d’actions de BNP Paribas. 

Que de coups de théâtre ! 

Vous vous sentez abusé et trompé par votre propre management et de surcroît plumé par le gouvernement. Vous êtes maintenant appauvri de plusieurs dizaines, voire de centaines, de milliers d’euros. Vous êtes en première ligne face à la colère des clients auprès de qui vous avez défendu les mensonges du management et vous êtes la risée lors des réunions entre amis. Peut-être n’osez-vous pas révéler à votre partenaire combien vous aviez réellement investi dans Fortis ou, plus grave encore, votre partenaire travaille aussi chez Fortis. 

Dans le pire des cas, vous pouvez désormais craindre pour votre emploi car, après l’intégration, BNP Paribas ne continuera certes pas à payer deux fois pour toutes les fonctions de support centrales. 

Avec vos actions, vous pourriez peut-être encore acheter un timbre-poste pour envoyer une lettre de plainte. Mais à qui ? 

Et pourtant, vous restez à la banque. Jour après jour, vous vous excusez auprès des clients pour des choses dont vous n’êtes en rien responsable et vous continuez à les servir mieux que jamais. Vous calmez l’inquiétude et la colère des déposants, qui n’ont peut-être pas perdu un cent, alors que vous, vous êtes quasi fauché. Encore tout étourdi par le choc, vous poursuivez vos efforts. Et s’ils s’avèrent efficaces, ils ne sont guère payés par une plus-value de vos actions, qui sont désormais aux mains du gouvernement. 

Vous détenez des parts d’une ‘structure de défaisance’ qui contient pour l’essentiel un paquet de crédits non financés de qualité incertaine et une entreprise d’assurances internationales, dont vous n’avez rien à faire. En fin de compte, vous faites partie des sauveurs de la banque. C’est la dépréciation de vos actions qui a, dans une certaine mesure, financé la recapitalisation de Fortis Banque, bien que personne ne vous en ait demandé l’autorisation. 

Cher Employé Fortis, je salue votre dévouement. Vous méritez une statue pour votre engagement, votre persévérance, votre courage et surtout votre loyauté dans les bons comme dans les mauvais jours. 

Cher Lecteur, la prochaine fois que vous vous rendrez dans votre agence Fortis, ne maltraitez pas les employés qui vous serviront. Témoignez-leur de la compassion. Ce sont eux qui tiennent la banque, alors qu’ils sont plus victimes que vous. 

Et si vous l’osez, embrassez-les. 

Koen Schoors, professeur d’économie à l’Université de Gand.

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lundi 20 octobre 2008

Credit-Default Swaps pour les nuls @ Blog de Paul Jorion

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Si vous avez écouté mes deux interventions sur les radio et télévision canadiennes, vous avez compris la séquence : mardi dernier (le 14), j’étais invité à parler (en français) sur Canal Argent (Montréal) où j’évoquais l’échéance du mardi 21 pour le règlement des Credit-Default Swaps (CDS) portant sur Lehman Brothers - dont la faillite, je vous le rappelle, remonte au 15 septembre. Rendez-vous a été pris pour le 22, où j’évaluerai pour Canal Argent, le résultat des courses. J’expliquais qu’un certains nombre de hedge funds tomberont probablement ce jour-là, et peut–être même, certaines banques. La nouvelle passait rapidement la frontière linguistique et j’étais aussitôt invité à parler hier (le 17) sur CFRA (Toronto) où je mentionnais également mon inquiétude pour mardi prochain.

Le monde se partage en deux : ceux qui pensent que le 21 sera une date décisive et ceux qui pensent qu’il s’agit d’un pétard mouillé. Je fais partie des partisans de la première hypothèse même si mes raisons pour le penser sont indirectes.

Je ne reviens pas sur le mécanisme détaillé des CDS, j’en ai déjà parlé longuement, en particulier dans Les CDS : le monstrueux contraire d’une assuranceoù j’expliquais qu’

… un Credit-Default Swap est un type d’assurance contractée à titre privé où le vendeur du swap joue le rôle d’assureur et l’acheteur, d’assuré. Le vendeur remboursera à l’acheteur les pertes que ce dernier viendrait à subir du fait de la défaillance d’un tiers. Pour bénéficier de ce service, l’acheteur du swap verse au vendeur une prime dont le montant est déterminé par le marché en fonction du risque de perte tel qu’il est alors perçu.

La particularité de cette « assurance » d’un type très spécial, c’est qu’il n’est pas nécessaire de courir le moindre risque pour y souscrire : on peut « s’assurer » contre tout ce qu’on veut du moment qu’on trouve une contrepartie prête à parier dans la direction opposée, si bien que dans les faits, il s’agit le plus souvent d’un simple « pari » plutôt que d’une véritable assurance.

Il y a deux types de positions dites « nues » : celle de celui qui avait acheté des CDS parce qu’il était convaincu que Lehman allait ramasser la pelle : si rien ne se passait, il se serait simplement acquitté pour rien de la prime, si Lehman chutait, comme ce fut le cas, il touchait le gros lot. En face, également en position « nue », il y avait le vendeur de CDS, l’« assureur », si Lehman chutait, il en serait de sa poche pour la perte subie.

Rien n’interdisait bien sûr de parier dans les deux directions selon une stratégie dite de couverture. Disons que la prime à payer le lundi pour s’assurer contre le défaut des obligations émises par Lehman est de 50 et que j’achète alors des CDS en versant cette prime. Et disons que la prime monte à 75 le jeudi et que je vende alors le même nombre de CDS. J’ai empoché la différence, soit 25, et je ne cours aucun risque : je suis couvert : si Lehman fait faillite, celui que j’ai « assuré » se retournera vers moi, mais je me tournerai à mon tour vers celui qui m’a vendu des CDS et qui m’a assuré moi.

Et c’est ici que les choses se corsent : le marché des CDS souscrits sur Lehman Brothers est de gré à gré, entre deux parties adultes et consentantes, qui n’ont de compte à rendre à personne : le marché n’est pas régulé et personne ne s’est préoccupé de contrôler si les « assureurs », les vendeurs de CDS, avaient de quoi régler les acheteurs, les « assurés », le cas échéant.

Tout ce que l’on sait, c’est que le montant total des CDS portant sur Lehman Brothers se monte à 400 milliards de dollars. « Oui », s’écrieront certains, « mais les CDS sont des produits dérivés et ces 400 milliards sont donc des montants simplement “notionnels” ». J’ai eu l’occasion moi-même de rappeler que des montants notionnels sont utilisés comme base de calcul sans représenter nécessairement un risque effectif. Dans ce cas-ci toutefois on connaît avec précision le rapport entre notionnel et risque effectif : une vente aux enchères d’obligations de Lehman Brothers a eu lieu le 11 octobre, au cours de laquelle les détenteurs n’ont pu récupérer sur leurs titres que 8,625 cents du dollar, ce qui veut dire que les vendeurs de CDS devront verser le montant perdu à leurs « assurés », soit 91,375 cents du dollar.

Les sommes à régler sont donc réduites de 400 milliards de dollars à 365,5 milliards (400 * 0,91375). Est-ce à dire que c’est le montant qui devra changer de main mardi ? Non. Pourquoi ? Parce qu’il y a certainement des participants qui sontcouverts : qui ont parié dans les deux direction, soit pour bénéficier d’un arbitrageen ayant payé une prime peu élevée pour les CDS qu’ils ont acheté et en ayant exigé une prime plus élevée pour ceux qu’ils ont vendu, afin d’empocher la différence, soit parce qu’ils ont commencé par vendre des CDS puis ont eu peur et en ont acheté pour se couvrir.

On peut imaginer, à la limite, que tous les intervenants sont couverts. Dans ce cas-là, rien ne se passera mardi : le risque réel aura été nul et chacun aura simplement gagné ou perdu selon qu’il aura vendu des primes plus élevées que celles dont il a dû s’acquitter lui-même, ou l’inverse.

Quelqu’un est de cet avis : Depository Trust and Clearing Corporation, une compagnie qui s’occupe de compensation entre firmes et qui se vante de connaître les parties liées par les contrats et considère que les positions « nues » se montent à 6 milliards de dollars, soit un soixantième seulement des 365,5 milliards calculés précédemment.

Quel est le chiffre réel ? Il se situe nécessairement quelque part entre 0 et 365,5 milliards de dollars. Zéro, c’est très peu et 365,5 milliards, c’est beaucoup. C’est ici qu’il faut passer par les preuves indirectes. Le montant ne sera pas zéro pour deux raisons. La première, c’est qu’il y a eu un moment où il était devenu très probable que Lehman Brothers allait se crasher et certains ont dû vouloir parier sur sa perte. La deuxième raison, ce sont les Donald Uderitz de ce monde. J’ai évoqué ce monsieur dans Les deux survivantes et les CDS où je citais un article du Wall Street Journal qui expliquait la chose suivante :

Donald Uderitz, le gestionnaire du fonds d’investissement spéculatif [CDO Plus Master Fund Ltd.], dit qu’il pensait que la probabilité était très faible qu’il ait jamais à débourser pour honorer ces assurances [qu'il vendait sous la forme de CDS] destinées à couvrir les pertes des CDO. Il expliquait dans un entretien qu’il avait acheté la firme pour encaisser les commissions que les banques verseraient à son fonds d’investissement, à savoir 5,5 % du montant notionnel de 10 millions de dollars du [Credit-Default] swap de Citigroup et 2,75 % de Wachovia. Mr. Uderitz dit que maintenant il se sent « couillonné » (suckered).

Il n’est sûrement pas le seul gérant de hedge fund a avoir pensé qu’encaisser des commissions pour un risque pratiquement nul (Lehman Brothers ? un des fleurons de Wall Street ?) était une bonne opération.

Quels sont les indications chiffrées : il y a d’abord les 250 milliards de dollars que Mr. Paulson a déjà tiré sur son fonds de 700 milliards et a imposé comme prise de participation forcée aux neuf principales banques américaines. Il y a ensuite les 85 milliards de dollars qui ont servi à renflouer l’assureur pseudo-nationalisé AIG, grand vendeur de CDS devant l’éternel, à quoi a été ajoutée récemment la somme étonnamment précise de 37,8 milliards, suggérant qu’un calcul de pertes éventuelles a été effectué. Et il y a d’autres informations complémentaires, comme l’assureur Ethias qui doit trouver 1,5 milliard d’euros pour mardi, ou la Fed qui a annoncé que sa fenêtre d’escompte permettant aux banques d’emprunter des fonds restera exceptionnellement ouverte tard, le 21, etc.

Alors à combien s’élèveront les versements mardi ? Impossible à dire, la seule chose qui soit sûre, c’est qu’un nombre important de fonds d’investissement spéculatifs y laisseront leur peau. Les sommes qu’ils doivent aux grandes banques et qu’ils ne pourront pas régler seront passées par elles aux profits et pertes. Les 122,8 milliards (85 + 37,8) de provisions d’AIG, additionnés aux 250 procurées par le plan Paulson aux neuf grandes banques, cela fait 372,8 milliards de dollars. Ce chiffre vous rappelle sans doute quelque chose. Oui, bien sûr : les 365,5 milliards de dollars d’exposition totale des CDS portant sur Lehman Brothers, calculés plus haut.

Les banques américaines ont donc été blindées par leur gouvernement pour pouvoir encaisser le choc de plein fouet. Vendredi, dans un entretien sur la chaîne de télévision de l’agence Bloomberg, Mr. Paulson, secrétaire au Trésor américain, expliquait qu’il n’y avait pas dans son plan à 700 milliards de dollars de fonds prévus pour venir en aide aux hedge funds. Les banques - du moins les banques américaines - seront donc probablement toujours présentes mercredi matin. Les fonds d’investissement spéculatifs, je ne m’aventurerais pas !

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.


source : Blog de Paul Jorion



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vendredi 17 octobre 2008

Ne jamais relacher son attention !!!

De l'importance de toujours vérifier ses extraits de compte ...

Fraude massive aux cartes de crédit belges

Ccreader

Le Wall Street Journal révèle dans son édition d'aujourd'hui une grande affaire d'escroquerie : une bande de malfrats basés au Pakistan a mis la main sur les données d'une série d'utilisateurs européens de cartes de crédit. Au total, ils auraient, selon la police, escroqué quelque 75 millions d'euros en achetant des billets d'avion et autres produits de luxe sur Internet avec les numéros de carte volés. La fraude concernerait cinq pays européens, dont la Belgique.
La manière dont procèdent les escrocs n'a rien d’original. Ils ont placé de faux lecteurs de cartes de crédit dans plusieurs boutiques qui envoyaient les données de cartes de crédit des clients par connexion sans fil vers un serveur installé à Lahore, au Pakistan. Selon la police britannique, il s'agit cependant de la bande la plus sophistiquée à laquelle elle a été confrontée. La Grande-Bretagne semble le pays le plus touché par la fraude. La bande est notamment parvenue à y introduire des lecteurs de cartes manipulés dans de grandes chaînes de supermarchés comme Asda et Tesco.
Extérieurement, ces lecteurs de cartes seraient difficiles à distinguer des exemplaires authentiques. Selon la police, ils présenteraient cependant une différence de poids sensible. Scotland Yard recommande aux magasins de contrôler attentivement leurs lecteurs de cartes. On aurait découvert des appareils manipulés en Grande-Bretagne, en Irlande, en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark.


source : T'zine @ L'Echo

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Hedge Fund ou Fonds de Pensions ?

Les meilleurs et les pires fonds d’épargne-pension


DOSSIERS - La crise du crédit a également grignoté votre épargne-pension. En moyenne, les fonds d'épargne-pension ont perdu plus de 20% de leur valeur depuis le début de cette année.

(mon argent) - Les cinq fonds d’épargne-pension les plus performants sont très logiquement les cinq fonds défensifs. Ces fonds investissent environ 30% en actions et 70% en obligations sûres. En moyenne, les fonds défensifs ont cédé 11,6% de leur valeur. 

Les 14 autres fonds d’épargne-pension investissent en moyenne 65% en actions. Depuis le début de l’année 2008, la perte de ces fonds ressort à 23,5%. Cependant, ces pertes doivent être replacées dans leur contexte : les fonds d’épargne-pension sont des investissements de long terme et les investisseurs ne doivent donc pas craindre la crise boursière. Si l’on analyse le rendement de ces fonds à long terme, on note en effet que les huit fonds d’épargne-pension qui existent depuis plus de 15 ans affichent un rendement moyen de 6,8% par an. 

Evidemment, pour ceux qui approchent l’âge de la retraite et voient leur épargne s’éroder, l’argument de l'horizon de placement n’est pas réconfortant. Pour autant, les investisseurs plus âgés ne doivent pas désespérer. À partir de l’âge de 60 ans, ils peuvent certes demander à récupérer leur capital, mais ils n’y sont pas contraints. Ils peuvent décider du moment de remboursement ou demander à récupérer seulement une partie de leur capital et laisser le solde dans le fonds en attendant un rétablissement des Bourses.

Les fonds les plus performants

Nom du fonds (émetteur)Return en % depuis le 1/1/2008
Dexia Pension Fund Defensive (Dexia)-10,9
Fortis B Pension Fund Stability (Fortis)-11,7
Metropolitan-Rentastro Stability (Fortis, Fintro)-11,7
AXA B Pension Fund Stability (AXA)-11,7
Pricos Defensive (KBC)-11,9

Les fonds les moins performants

Nom du fonds (émetteur)Return en % depuis le 1/1/2008
Fonds d’épargne-pension Argenta (Argenta)-29,4
Accent Pension Fund (SG Private banking)-26,8
Metropolitan-Rentastro Growth (Fortis, Fintro)-26,7
Fortis B Pension Fund Growth (Fortis)-26,7
AXA B Pension Fund Growth (AXA)-26,7


source : mon argent @ L'Echo

Les Hedge funds

Un hedge fund ou fonds alternatif est un organisme de gestion collective, fonctionnant sur le même principe que les OPCVM ou Mutual funds américains, mais investi dans une stratégie alternative. Contrairement aux fonds « classiques », les hedge funds obtiennent des performances généralement déconnectées de la tendance générale des marchés actions ou obligations.

Remarque : to hedge signifie couvrir une position en prenant une autre position symétrique. Ceci ne signifie pas pour autant que tous les hedge funds pratiquent des stratégies « sans risque » ; cela ne leur permettrait pas d'obtenir les performances dont ils se targuent.

Le métier des hedge funds est très technique et spécialisé, pratiqué généralement par des gérants expérimentés, indépendants et dont la fortune personnelle est souvent pour partie engagée dans le fonds. Les gérants sont généralement rémunérés sur les performances du fond.

Du fait de la non diversification des portefeuilles (choix d'une stratégie unique) et du recours éventuellement massif aux produits dérivés, les hedge funds échappent aux catégories traditionnelles de Mutual funds. C'est donc aussi un métier peu régulé : les hedge funds sont développés aux Etats-Unis et dans les zones dites « offshore ». Un hedge fund se spécialise généralement dans une stratégie alternative précise, c'est pourquoi il en existe autant de sortes que de stratégies alternatives.

Les hedge funds attirent des investisseurs fortunés et avisés, par les perspectives de résultats qu'ils offrent, quelle que soit la tendance globale des marchés.

source : asset technology @ fimarkets.com


Gestion alternative

(Redirigé depuis Hedge fund)
Les investissements des fonds spéculatifs entre 2000 et 2007
Les investissements des fonds spéculatifs entre 2000 et 2007

La gestion alternative est un mode de gestion de portefeuille appliqué par certains fonds d'investissement dits « fonds alternatifs » ou « fonds de couverture », ou en anglais hedge funds. En bref, ce sont des investissements souvent considérés comme risqués parce qu'utilisant parfois un effet de levier important, alors qu'ils tendent au contraire à éliminer le risque de marché[réf. nécessaire]. Au vu de la hauteur des risques supposés, ils sont réservés aux investisseurs sophistiqués. Ils sont apparus dans les années 1950 avec les activités de Alfred Winslow Jones, un ancien journaliste du magazine Fortune. Ils ont été découverts par le public à l'occasion de la dévaluation de la livre Sterling consécutive à l'intervention de Georges Soros. Historiquement, les family offices furent les premiers à les utiliser et ont ainsi contribué à leur émergence. En novembre 2007, Près de 10 000 hedge funds sont opérationnels dans le monde et gèrent environ 1 760 milliards USD (1 250 milliards d'euros)(Le Monde du 28.10.2007).

Elle vise à décorréler les performances du portefeuille de l'évolution générale de la bourse en intervenant sur les marchés des actions mais aussi sur les obligations, les devises, les matières premières, l'immobilier et les entreprises non cotées, le marché des œuvres d'art... Le but est généralement de lisser les courbes de rendement et de les améliorer par rapport au rendement du marché permettant d'avoir un meilleur rapport performance / volatilité. La raison pour laquelle ces "fonds alternatifs" sont considérés comme risqués est lié au fait qu'au delà du "lissage" des courbes de rendement, ils ont servi lors de nombreuses attaques spéculatives, sur les taux de change par exemple, avec des retombées économiques néfastes pour le pays attaqué. Des exemples incluent la crise économique du Mexique (1992-1994), la crise Asiatique de 1997-98, la Russie, le Brésil etc... Certains argumenteront dans le sens suivant: ces "fonds" n'ont fait que rétablir les taux de change "surévalués" de certains pays à un niveau plus raisonnable. Cependant, les attaques spéculatives ne s'arrêtent pas seulement aux monnaies "surévaluées" comme lors de la crise Asiatique où Taïwan, Singapour et Hong Kong n'ont pas été épargnés.

source : Wikipedia


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