mercredi 30 janvier 2008

Nul n'est à l'abri, parlons-en

Comment aider quelqu'un qui pense au suicide ?

Avant de nous lancer dans de fastidieux blabla : le 0800 32 123 est un numéro d'appel gratuit auquel…

(Tiens, on dit ça aussi ailleurs, à propos de toi… Normal, c'est valable aussi pour quelqu'un de ton entourage… Remplaçons simplement les «tu» par des «il/elle », en accordant les verbes, un peu de respect pour la grammaire de votre grand-mère, que diable ! )
… il/elle trouvera 24h sur 24 (donc le jour, le soir, le matin, le week-end, la nuit, le lundi, …) une personne prête à l'écouter, sans le/la juger,


sans lui sortir les éternels «y-a-qu'à-…». Et tout ça, bien sûr, dans l'anonymat le plus complet !

Maintenant, nos blabla… Ou plutôt non : autre chose, avant les blabla : aider un proche qui a des idées suicidaires est souvent très délicat. Sois avant tout à l'écoute, ouvert(e),… Ce sera déjà bien. Et s'il arrivait malgré tout que la personne en question «passe à l'acte», dis-toi bien que ce n'est pas ta faute ! Difficile d'aider quelqu'un contre sa volonté ! Tu auras fais ce que tu pouvais. C'est la personne qui a pris la décision…
Maintenant, enfin, nos blabla…

Ce n'est pas facile de parler d'un sujet aussi délicat, même, voire surtout, avec quelqu'un de proche. On peut rapidement se sentir mal à l'aise, ne trouver à bredouiller que quelques petites phrases toute faites, style «Ça va aller, te tracasse pas !», «T'es dans une mauvaise passe, c'est tout !» ; ou, pire «Te suicider ! Toi ? arrête, j'y crois pas !», ou encore «Tu sais où tu peux te le mettre, le sel ?».

Pour être fixé sur l'état d'esprit de quelqu'un, rien ne sert de tourner autour du pot pendant des heures : la façon la plus simple est encore de lui parler sans détour de ses idées suicidaires. Si tu penses qu'un(e) de tes ami(e)s envisage de mettre fin à ses jours, demande-lui tout simplement : «Tu penses souvent au suicide ?», «Depuis combien de temps ?».

A vue de nez, on pourrait croire que ces questions pour le moins directes ne sont pas très «adaptées». Pourtant, de cette manière, la personne saura qu'il existe quelqu'un pour l'écouter parler de sa détresse, et c'est exactement de ça qu'elle a besoin. Ne pense pas que, de cette façon, tu risques de l'inciter à passer à l'acte ; elle appréciera au contraire ta franchise, même si elle ne te le montre pas forcément dans un premier temps.

Si une personne te parle de suicide, demande-lui calmement si elle a déjà une idée de la manière, de l'endroit et du moment où elle veut se suicider. Plus les détails sont précis et le scénario de sa mort clairement fixé dans son esprit, plus la personne a réfléchi sur la manière de passer à l'acte.

Il est alors urgent de l'aider avant qu'elle ne mette son «plan» à exécution. Si un(e) pote t'avoue par exemple avoir placé une bombe à fragmentation en dessous de la table à laquelle vous buvez un verre et qu'elle doit exploser d'ici une dizaine de secondes, il y a vraiment lieu de t'inquiéter (et pas seulement pour lui !)

Ce dont la personne a surtout besoin, c'est de quelqu'un pour l'écouter. Ne cherche pas trop vite des solutions à ses problèmes. N'oublie pas que ce que tu trouves anodin et sans importance est peut-être très éprouvant pour elle. Evite donc tout jugement sur ses problèmes car ce n'est pas d'une leçon de morale qu'elle a besoin.

Encourage-la simplement à exprimer ses émotions et sois le plus ouvert et empathique possible. Fais en sorte qu'elle sache que tu es là et que tu veux l'aider. Dis-lui que maintenant, elle n'est plus seule et qu'à deux, vous trouverez sûrement des solutions.

Si la personne persiste dans l'idée qu'il n'y a pas de solution à son problème à part mettre fin à ses jours, n'essaye pas de la convaincre du contraire, sinon elle risque d'avoir le sentiment que tu ne la comprends pas et de se replier sur elle-même. Reconnais sa souffrance. Tu peux même lui dire que tu ne peux pas l'empêcher de commettre l'irréparable mais que tu es disposé(e) à l'aider à faire face au problème, à chercher des solutions ou à trouver un adulte, pourquoi pas un professionnel, à qui s'adresser.

S'il n'y a malheureusement pas de recette miracle pour « guérir» quelqu'un de ses pensées morbides, certaines attitudes sont cependant à éviter :

  • Faire la morale
  • Donner des recettes de bonheur (Elles peuvent marcher pour toi et être complètement inutiles à quelqu'un d'autre)
  • Vouloir tout faire à sa place (Pour se «reconstruire», une personne suicidaire doit se sentir capable de trouver ses propres solutions. Rien ne sert donc de la materner de façon excessive)
  • Promettre des choses que tu ne pourras pas tenir
  • Le laisser s'en sortir tout seul.

source : I feel good.be



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