samedi 1 décembre 2007

Change or Not Change ?

Investir dans le climat

Pour les investisseurs, il est essentiel de distinguer les gagnants des perdants du changement climatique. Dans un rapport détaillé publié au début de cette année, Citigroup, la plus grande banque mondiale, cite 74 entreprises globales idéalement placées pour tirer avantage des changements climatiques. Les 74 entreprises sont actives dans 21 secteurs différents et établies dans 18 pays. Sur ces 74 entreprises, 28 sont d'origine européenne.

Mais investir dans des entreprises individuelles ne constitue qu'une première possibilité de miser sur les changements climatiques. Et cette stratégie présente des inconvénients. D'abord, un investissement dans des actions individuelles n'est pas un investissement diversifié. Le risque est donc plutôt important. Deuxièmement, pour de nombreuses entreprises citées, des facteurs autres que le changement climatique interviennent également. Pour Philips, par exemple, l'impact du changement climatique n'explique qu'une partie de l'évolution des cours.

C'est notamment pour ces raisons que les gestionnaires de fonds ont lancé de nombreux fonds qui investissent dans des entreprises spécialisées dans les conséquences climatiques. Ces " fonds thématiques " investissent généralement dans une ou plusieurs thématiques. On en distingue généralement environ cinq, même si cette catégorisation peut varier en fonction de l'organisme financier.

1/ Energies renouvelables
Les sources d'énergie renouvelable, comme le vent, le soleil ou les biocarburants, émettent moins de CO2 que les carburants fossiles. Certaines entreprises, comme le groupe danois Vestas Wind Systems, se spécialisent par exemple dans le développement des éoliennes. Certaines entreprises actives dans l'agriculture (céréales, sucre…) profitent également de la hausse de la demande de biocarburant.

2/ Eau
Une des principales conséquences du changement climatique est que la pénurie d'eau sera encore plus marquée. Les entreprises comme le groupe français de services d'utilité publique Suez, qui se spécialisent dans l'épuration des eaux et la distribution des eaux, gagneront en importance.

3/ Recyclage et traitement des déchets
Du fait que le recyclage de nombreux matériaux, comme l'aluminium, émet moins de CO2 que leur production, une politique centrée sur un recyclage intensif et un meilleur traitement des déchets entraîne une baisse des émissions de gaz à effet de serre.

4/ Transport écologique
Le secteur des transports représente 14 % des émissions de CO2. Les moyens de transport qui sont axés sur une consommation d'énergie moindre ou plus propre, trouveront plus facilement des débouchés à l'avenir. Il s'agit par exemple de voitures hybrides, des trains électriques, des avions qui consomment moins de carburant, des pots catalytiques... L'entreprise japonaise Toyota joue à cet égard un rôle de pionnier.

5/ Efficience énergétique
Le passage à des sources d'énergie plus respectueuses de l'environnement n'est pas la seule manière de limiter les émissions de gaz à effet de serre. On peut aussi (et surtout) atteindre le résultat recherché en consommant l'énergie de manière plus efficace, par exemple en utilisant des machines moins consommatrices, des éclairages à économie d'énergie, certaines techniques et autres matériaux de construction (isolation...).

Diversification optimale grâce aux fonds

Ces derniers mois, on a assisté à la naissance de nombreux fonds et produits innovants spécialisés dans un ou plusieurs de ces thèmes. La demande des clients pour ces produits est réelle. Selon les estimations, les investissements dans ces thèmes progressent de 30 % par an.

L'historique des cours des fonds purement climatiques est encore trop bref pour en évaluer les performances. Les fonds spécialisés dans les énergies alternatives ont cependant affiché des rendements impressionnants ces dernières années. Tout l'art réside dans une sélection judicieuse de ces fonds. Ainsi les valorisations des producteurs d'énergie alternative - en particulier l'énergie solaire et l'énergie éolienne - ont-elles par exemple déjà sensiblement augmenté au cours des dernières années. Dans ce segment, le ratio cours/bénéfice moyen dépasse 30, ce qui souligne une valorisation élevée.

Avant d'investir dans un fonds climatique, il vaut donc mieux observer la composition du fonds et les qualités du gestionnaire. Investir dans le climat peut être rentable, mais participer aveuglément à cette tendance n'est pas recommandé. Faites-vous conseiller.

EN BREF

- Les changements climatiques ont un impact important sur toutes les entreprises et tous les secteurs.
- Les entreprises qui tirent avantage du réchauffement se situent surtout dans le secteur de l'énergie renouvelable, de l'eau, du recyclage et du transport.
- Les investisseurs qui veulent profiter du changement climatique doivent prendre garde aux excès spéculatifs. N'investissez pas aveuglément dans un thème, optez pour une approche bien diversifiée, par exemple en optant pour des fonds.

Source : De Tijd/L'Echo - Mon Argent via Questions Capitales

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