jeudi 6 décembre 2007

Des briques en or ...

Le haut de gamme, un marché multifacette

BRIGITTE DE WOLF-CAMBIER

jeudi 29 novembre 2007, 14:42

Les biens de plus de 600.000 euros sont toujours recherchés mais le marché est loin d'être uniforme. Certains biens très convoités se vendent aisément, mais d'autres...

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Un bien vendu par Trevi à Ophain-Bois Seigneur Isaac. Prix annoncé : 1.150.000 euros. Photo D.R.

Les transactions sur les biens haut de gamme durent parfois longtemps. Il est vrai que certains propriétaires sont particulièrement gourmands !

« Il faut établir une distinction géographique. Un bien de 600.000 euros se situe dans la moyenne supérieure des transactions (sans être véritablement du haut de gamme) en Région bruxelloise et dans un rayon de quelque 30 kilomètres autour de Bruxelles. Dans le reste du pays, à l'exception de quelques grandes villes comme Anvers, on peut, avec un tel budget, acquérir des biens de qualité supérieure », relève Eric Verlinden, administrateur délégué de Trevi.

De là à dire qu'il s'agit d'un pactole, il y a un pas difficile à franchir. « Disposer d'un tel budget est devenu incontournable pour acquérir une villa dans les communes du sud-est et du sud de Bruxelles », explique Philippe Rosy, managing partner, master license France-Belgium-Luxemburg chez Engel & Völker. « Il y a quelques années, on pouvait acheter un bien de ce type avec 300.000 ou 400.000 euros. Aujourd'hui, la barre de 700.000 euros est largement franchie pour pouvoir devenir propriétaire d'une maison de qualité dans des communes comme Woluwe-St-Pierre, Etterbeek, Ixelles, Auderghem, Boitsfort, Uccle, Rhode-St-Genèse, le haut de Forest, Bruxelles-Ville et Schaerbeek. Nous constatons clairement une évolution du prix moyen vers le haut, tous bien confondus. »

Avec un budget de 600.000 euros, il ne faudra donc pas être trop gourmand. « Il ne sera pas possible de cocher toutes les cases de la liste de ces souhaits : situation, jardin… d'autant plus que l'accès au crédit est devenu plus difficile. Il faudra donc peut-être changer son fusil d'épaule. Certains candidats propriétaires en quête d'une maison quatre façades avec jardin n'hésitent pas à quitter la ville et à s'installer notamment à proximité d'une ligne RER. Ils arrivent ainsi à conserver une qualité de vie tout en ayant un accès aisé à la ville », poursuit Philippe Rosy.

Marché bipolaire ou multipolaire

Le marché immobilier, autrefois un marché vendeur, évolue vers un marché acheteur. Un point de vue que partage Eric Verlinden : « Les transactions de biens au-delà de 500.000 euros ont clairement subi un ralentissement ces dernières semaines. Cette situation est visible notamment dans la durée des transactions et le fait que les prix sont davantage discutés. »

La situation est toutefois complexe. « On peut parler de marché bipolaire ou peut-être multipolaire », analyse M. Rosy. « La demande est soutenue, tant dans le neuf que dans l'ancien, pour les biens de 350.000 à 400.000 euros. Plusieurs nouveaux projets ont récemment vu le jour dans cette catégorie. Le danger est d'avoir une surabondance de produits de ce type. Le marché entre 500.000-600.000 euros et 1 million d'euros environ, prospecté notamment par des familles avec enfants, des professions libérales, est un marché plutôt stable. Toutefois, certains acheteurs, déjà logés, ne sont pas pressés et attendent avant de se décider. Le marché se situant entre 1,2 et 3 millions d'euros est par contre complètement à l'arrêt. Les acheteurs sont très difficiles, les transactions se rallongent. Les Français sont très actifs dans ce créneau que certains estiment fragile vu le risque éventuel de départ de certains expatriés. Personnellement, même si quelques propriétaires français sont rentrés au pays, j'estime qu'il y a peu de risque d'un départ généralisé, la majorité d'entre eux sont très présents à Bruxelles, notamment à Ixelles, Uccle… Enfin, le grand paradoxe est que pour les biens au-delà de 2,5 millions d'euros, les acheteurs potentiels ne trouvent pas de biens susceptibles de les satisfaire. Trouver un château à proximité

de Bruxelles ou une belle maison de maître en bon état dans un quartier élégant n'est pas toujours évident », poursuit Philippe Rosy.

La transaction record réalisée par l'agence Engel & Völker est la vente d'une maison pour 12 millions d'euros dans l'agglomération bruxelloise. De quoi rêver !

source : Le Soir


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