Vote historique au New Jersey contre la peine de mort L'Assemblée (chambre basse) du New Jersey a adopté jeudi un projet de loi abolissant la peine de mort, faisant de cet Etat le premier des Etats-Unis à se prononcer en ce sens par un vote depuis plus de 40 ans. Cette décision a été accueillie par les associations de défense des droits de l'Homme comme un pas vers la fin des exécutions aux Etats-Unis. (afp) - Le Sénat avait déjà voté en début de semaine, et l'Assemblée, où les démocrates majoritaires soutenaient cette mesure, a adopté le texte par 44 voix pour, 36 contre et aucune abstention, au terme de trois heures de débats retransmis sur le site officiel du parlement. Pour être promulgué, le texte doit encore être signé par le gouverneur démocrate Jon Corzine, qui a déjà promis de le faire très rapidement. "Pour la première fois en 40 ans les représentants élus d'un Etat américain important disent définitivement non à la peine capitale", a souligné David Fathi, directeur du département des Etats-Unis au sein de l'association des droits de l'homme Human Rights Watch. "C'est une indication de l'aversion croissante pour la peine de mort aux Etats-Unis", estime-t-il. L'Iowa (centre) et la Virginie de l'ouest (est des Etats-Unis) sont les derniers Etats à avoir voté en faveur de l'abolition de la peine de mort en 1965. Aucune exécution n'est survenue dans le New Jersey depuis 1963, mais huit condamnés à mort y sont actuellement détenus. La nouvelle loi substitue à la peine de mort une condamnation à la prison à perpétuité, sans possibilité de libération anticipée pour les crimes les plus graves. Les débats ont été très animés entre adversaires et partisans de la peine de mort. "Regardez le sud des Etats-Unis, où les exécutions de condamnés sont fréquentes. Le taux de criminalité n'y est pas plus bas, au contraire", s'est exclamé Christopher Bateman, un républicain ayant voté pour l'abolition, contrairement à la plupart des autres députés de son parti. "Ces dispositions vont bénéficier à des criminels, à des meurtriers", a souligné pour sa part Richard Merkt, républicain, tandis qu'une députée, Marcia Karrow, républicaine également, a longuement évoqué "les monstres qui ont assassiné mes électeurs". La décision du New Jersey intervient en plein débat aux Etats-Unis. La Cour Suprême doit déterminer si l'injection mortelle, qui peut être extrêmement douloureuse si elle est mal administrée, s'apparente aux traitements "cruels et inhabituels" interdits par la Constitution. La décision est attendue avant juillet 2008. Les exécutions sont de facto suspendues depuis le 25 septembre, date à laquelle la Cour suprême a annoncé qu'elle se saisissait du débat sur l'injection mortelle. Seul un condamné, Michael Richard a été exécuté au Texas (sud) quelques heures après l'annonce de la Cour. Auparavant, avec 42 exécutions en 9 mois, les Etats-Unis semblaient sur la voie d'atteindre en 2007 les 53 exécutions enregistrées en 2006, soit une stabilisation après la baisse régulière observée depuis une dizaine d'années: 98 exécutions en 1998, 85 en 2000, 71 en 2003, 60 en 2005. Près des deux-tiers des condamnés exécutés l'ont été au Texas. Tous sauf un ont été tués par injection mortelle. Selon le Centre d'information sur la peine de mort, 22 étaient blancs, 14 noirs et 6 hispaniques. Au total, ils avaient tué 63 personnes. Cinq d'entre eux avaient renoncé à leurs appels et demandé à être exécutés, une proportion relativement constante depuis le rétablissement de la peine capitale dans le pays en 1976. La prochaine exécution est prévue le 3 janvier dans le Tennessee (sud). La peine de mort est prévue dans la législation de 37 Etats américains. Elle ne figure pas dans les lois pénales de treize autres Etats, ni dans le District de Columbia, qui abrite la capitale Washington null 08:31 - 14/12/2007 Copyright © L'Echo (source)
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