vendredi 9 novembre 2007

Amortissement ou «ajustement de valeur» ou comment appeler un chien un chat ...

KBC: bénéfice supérieur aux attentes

Le bancassureur KBC a réalisé un "excellent troisième trimestre". Le bénéfice sous-jacent est supérieur aux attentes à 601 millions d'euros, soit 1,74 euro par action. La direction a annoncé également un rachat massif d'actions.

(L'Echo) - Le groupe de bancassurance KBC a réalisé à l'issue du troisième trimestre 2007 un bénéfice net de 639 millions d'euros, soit 1,85 euro par action. Cela représente un recul de 41% par rapport au trimestre correspondant de l'exercice précédent qui comprenait un bénéfice sur désinvestissement de 0,5 milliard d'euros.

Le bénéfice sous-jacent, c'est-à-dire hors éléments exceptionnels, progresse sur la même période de 5% à 601 millions d'euros, soit 1,74 euro par action. Il est supérieur aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur un chiffre de 587,75 millions d'euros.

" Le troisième trimestre a été excellent ", a remarqué André Bergen le CEO de KBC qui a rappelé que pour des raisons saisonnières, le troisième trimestre est toujours moins bon que le précédent. Il a par ailleurs souligné que comme prévu " le climat défavorable sur les marchés financiers n'a eu qu'un impact très limité sur le portefeuille des titres adossés à des créances hypothécaires. "

Herman Agneessens, le directeur financier et " chief risk officer " de KBC a précisé, lors d'une conférence téléphonique, que l'exposition du groupe à la crise du " subprime " était indirecte et concernait des CDO (Collateralised Debt Obligations). Leur montant s'élève à 7 milliards d'euros avec, pour 99,8% d'entre eux, une notation AAA ou AA ou A. Ces investissements sont valorisés aux prix du marché. KBC a dès lors comptabilisé un ajustement de valeur de 39 millions d'euros au troisième trimestre.

" Ces CDO sont de très bonne qualité, a affirmé Agneessens. C'est pourquoi nous continuerons à connaître très peu de pertes sur ce portefeuille. " KBC estime que, selon les scénarios les plus pessimistes, la perte de crédit pourrait atteindre jusqu'à 29 millions d'euros (hors ajustements à la valeur du marché). " Mais nous resterons largement en-deçà de ce montant " a assuré le directeur financier.

Sur les neuf premiers mois de l'année, KBC a donc enregistré un bénéfice net de 2,57 milliards d'euros (7,39 euros par action) en repli de 8% par rapport à l'an dernier. Si l'on se limite au bénéfice sous-jacent, on constate une progression de 14% à 2,26 milliards d'euros (6,50 euros par action). Il progresse dans tous les domaines d'activité relève KBC. Pour la Belgique, la croissance est de 21% et pour l'Europe centrale et orientale, le second marché domestique du groupe, elle est de 20%.

Si on compare les 3es trimestres 2006 et 2007, la progression est de 14% pour la Belgique à 303 millions d'euros et de 7% pour l'Europe de l'Est à 117 millions d'euros.

En ce qui concerne les coûts, ils restent " maîtrisés " affirme le bancassureur. Le ratio charges/produits sous-jacent des activités bancaires depuis le début de 2007 est identique à celui de l'an passé, soit 58%. De leur côté, les pertes sur crédit sont restées " limitées " à 13 points de base.

Pour le quatrième trimestre, André Bergen affirme qu'il a " démarré sous des auspices très favorables ". Il précise également que les " zones de turbulences passagères sur les marchés ne constituent pas vraiment une menace " pour les objectifs du groupe.

Entre 2006 et début novembre 2007, KBC a acquis des actions propres pour un montant total de 1,9 milliard d'euros. Ces achats entrent dans le cadre d'un programme portant sur un montant global de 4 milliards d'euros étalés entre 2006-2009. Le montant de 1,9 milliard déjà investi ne l'a donc pas été en quelques jours comme écrit erronément sur la base du communiqué de presse de KBC mais bien entre 2006 et début novembre 2007.

Stéphane Wuille

stephane.wuille@lecho.be

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