lundi 19 novembre 2007

How Much ?

Quel est le prix réel du private banking?

Outre les frais de gestion portés en compte par la banque, d'autres coûts plus «discrets» sont parfois liés au service personnalisé.

Le private banking est un sujet brûlant dans notre pays. Les banques belges se livrent une âpre lutte pour attirer les clients fortunés, tandis que de plus en plus de banques étrangères lorgnent avec avidité notre pays. L'activité se révèlerait donc plutôt «juteuse»...

C'est en tout cas l'avis d'un spécialiste du secteur: «L'aspect grands volumes joue un rôle indubitable. En supposant que le private banking représente 1% de la clientèle, il représentera un pourcentage plus élevé des bénéfices.»

En soi, la raison suffirait déjà à chouchouter les clients intéressés. Il leur est pourtant demandé de payer ces services personnalisés. Néanmoins, déterminer le prix du private banking dans chaque banque n'est pas une sinécure.

La réponse des banques à cette question varie, en effet. Plusieurs d'entre elles ne pratiquent pas de tarif précis.

«Contrairement à la banque de détail, où chaque produit est tarifé, la situation est beaucoup plus difficile pour le private banking. Tout dépend de ce que souhaite le client en termes de gestion et de risque. C'est du sur-mesure», confie une grande institution bancaire.

Au-delà des écarts tarifaires, les banques utilisent aussi différents paramètres et structures de coûts. La plupart demandent une indemnité de gestion. Il peut s'agir d'un montant fixe ou calculé selon le patrimoine dont le client confie la gestion. Dans ce cas, le pourcentage varie de 0,3% à 1%. Pour gérer 1 million d'euros, le client paiera donc de 3.000 à 10.000 euros.

En outre, les banques peuvent calculer des commissions pour chaque transaction effectuée pour le compte du client. Sans compter les droits de garde, c'est-à-dire l'indemnité couvrant la conservation des effets dans un portefeuille.

Certaines banques proposent une formule «all-in» couvrant ces trois catégories de coûts. Chez Fortis, selon la stratégie de placement choisie, cette formule coûte de 1 à 1,5% du patrimoine géré, avec un minimum de 2.500 euros par trimestre.

Coûts cachés

Outre les frais de gestion, de commission et de conservation, le client du private banking peut également se voir confronté à d'autres coûts, cachés. S'il investit dans des fonds , il paie des frais de gestion. Lorsque les fonds sont gérés par la même banque que celle qui gère le patrimoine, on parle alors de «double dip».

Les droits d'entrée et de sortie de ces fonds sont également à charge du client. «Ces deux catégories de frais n'apparaissent pas sur la facture mais ont un impact sur le rendement du fonds», révèle un expert.

Dernière catégorie de coûts possibles: les frais pour transactions en devises étrangères. Les investisseurs qui souhaitent, par exemple, acheter des actions américaines doivent d'abord acheter des dollars. «C'est l'un des coûts les plus cachés, qui constitue une source incroyable de revenus», explique l'expert.

Pour déterminer quel tarif appliquer, les banques utilisent une série de paramètres, à commencer par la formule de gestion: gestion assistée, où le client reçoit des conseils mais décide lui-même ce qu'il fait de son portefeuille, ou gestion discrétionnaire, où il mandate la banque pour gérer ses avoirs. Là encore, les tarifs varient d'une banque à l'autre. Une constante, cependant: les frais diminuent proportionnellement à l'importance du patrimoine géré. «L'indemnité de gestion peut être facilement réduite de 25 à 35 points de base lorsque le patrimoine géré est de 15 millions d'euros au lieu de 5 millions», confirme un spécialiste.

JL

16:52 - 07/11/2007
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