mardi 13 novembre 2007

Michel Tilmant @ La Libre

Tilmant : "La taille, pas un sujet tabou"
Ariane Van Caloen

Mis en ligne le 26/06/2007
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Le CEO d'ING, le Belge Michel Tilmant, s'explique sur la stratégie du groupe néerlandais qu'il dirige.
Sa priorité n'est pas d'être le plus grand mais, de créer de la valeur à long terme, dit-il.
Il s'explique aussi sur les manoeuvres autour d'ABN.

EPA

Entretien

Confirmez-vous qu'il y a eu des discussions entre ING et ABN Amro en vue d'un rapprochement ?

Quand il se passe quelque chose au bout de votre jardin, vous allez voir ce qu'il s'y passe. Tous les observateurs ont vu qu'on n'a pas bougé.

Vous ne changerez plus d'avis ?

Je pense que c'est clair.

Est-ce en raison d'un problème de concurrence ?

Les circonstances sont suffisamment compliquées. ING étant actionnaire, je pense qu'il est inutile d'en dire plus.

L'affaire ABN montre qu'aucune institution financière n'est à l'abri d'un dépeçage. N'y a-t-il pas un risque ?

Je pense que toute entreprise doit s'interroger sur la création de valeur pour ses actionnaires. Cette question est plus compliquée qu'avant car il faut tout le temps trouver un équilibre entre le développement et la pérennité de l'entreprise et la maximisation de la valeur de l'entreprise à court, moyen et long terme. Il faut vivre avec cette réalité. Je n'ai pas d'état d'âme là-dessus.

ING a-t-il reçu, comme ABN Amro, une lettre d'un fonds contestant sa gestion ?

Non. Je voudrais dire que durant les trois dernières années, on a eu une stratégie cohérente, une performance qui a augmenté de 25 pc chaque année. On est la deuxième société européenne la plus performante dans le secteur de la bancassurance en termes de rendement total pour l'actionnaire.

Comment expliquer la moins bonne performance du titre ING ces derniers mois ?

Quand on a surperformé pendant une période, certaines sociétés vous rattrapent. Aux yeux des actionnaires, la courbe des taux d'intérêt nous pénalise à court terme.

C'est vrai pour toutes les institutions financières...

La focalisation du marché sur ING Direct a un effet d'amplification. Comme il n'y a pas de subsidiation, cela se voit plus directement. Mais d'autre part, on n'a jamais eu une croissance aussi rapide. On a eu 700 000 nouveaux clients au premier trimestre. Pas beaucoup de banques affichent de tels chiffres.

Ceux qui travaillent dans la banque de réseau ne doivent-ils pas craindre la montée en puissance d'ING Direct ?

Je pense qu'il y aura une part de marché croissante de la banque directe. Mais il y aura toujours une part de marché pour les banques traditionnelles.

Pensez-vous que vous pourrez réitérer la performance de 25 pc compte tenu de la hausse des taux ?

La hausse des taux est plutôt intéressante pour nous dans la mesure où elle a un impact positif sur nos activités d'assurance. Pour la banque, la hausse des taux est structurellement une bonne chose à long terme mais c'est la période de transition qui est difficile. Si ce mouvement est brutal, c'est plus difficile à gérer.

Estimez-vous q u'ING a une taille suffisante ?

Pour moi, la taille n'est pas un sujet tabou. On peut être petit ou grand et très performant. Et l'inverse est vrai. Il faut donc réfléchir à nos actionnaires. Comment créer de la valeur à long terme? Au cours des trois dernières années, nous avons recentré nos activités autour d'un certain nombre d'activités phare et nous nous sommes défait de participations plus marginales. Nous avons aussi décidé de redéployer notre capital là où il y a de la croissance. Nous allons donc en Asie ou en Europe centrale.

Vous venez d'acheter une banque en Turquie. N'est-ce pas un pays de plus?

C'est un pays à côté des 50 autres. C'est 2 milliards d'investissement à comparer à une capitalisation boursière de 73 milliards. C'est un investissement relativement modeste dans un pays important. La croissance est plus importante que le profit à court terme.

N'arrivez-vous pas tard, après Fortis et Dexia?

Demandez-leur ce qu'ils font dans les autres pays! Cela fait 3 ans que l'on regarde le marché. On a eu d'autres opportunités mais il faut aussi attendre le moment opportun pour trouver la plate-forme qui nous satisfasse.

On dit souvent qu'ING n'a pas la bonne taille en Belgique.

Ne mettez pas dans ma bouche ce que les journalistes disent... Cela étant dit, il est évident qu'ING est en quatrième position en Belgique. Mais cela nous permet aussi d'être un challenger.

On ne le voit pas tellement dans les conditions offertes...

Savez-vous qu'on a augmenté le nombre de clients de 6 pc dans les 18 derniers mois?

Grâce à quoi?

Tout notre personnel est très motivé et se bat pour trouver des nouveaux clients.

source : La Libre



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